Lettre à Geoff Molson : offrez au peuple ce qu'il veut

Publié le 3 mars 2021 à 10h53
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Récipiendaire de la Coupe Stanley à deux reprises avec les Canadiens de Montréal en 1986 et 1993, Patrick Roy est demeuré l'un des préférés des amateurs de hockey québécois au fil des ans. Selon un sondage récent de la firme Léger, il était le premier choix des 521 amateurs de hockey questionnés pour savoir qui devrait remplacer Claude Julien.

Le sondage réalisé auprès de 1002 personnes entre le 26 et 28 février dernier a permis de constater que 521 de ces personnes étaient des amateurs de hockey et de la Sainte-Flanelle. Parmi ce nombre, plus du tiers d'entre eux, soit 34% des 521 répondants, voulaient voir « Casseau » derrière le banc des Canadiens de Montréal.


Ses plus proches poursuivants n'étaient même pas près. Bob Hartley (9%), Dominique Ducharme (8%) et Joël Bouchard (6%) ont amassé des miettes auprès des amateurs. C'est donc dire que Patrick Roy aurait été applaudi en héros s'il avait été nommé entraîneur-chef de l'organisation suite au congédiement de Claude Julien le 24 février dernier.


Le dirigeant des Remparts de Québec dans le circuit Courteau s'était dit flatté que son nom circule autant pour remplacer Claude Julien. Il a avoué qu'il écouterait toute offre venant de la part du CH.

« C'est toujours flatteur de voir son nom mentionné, je ne suis pas insensible à ça, avait répondu Roy. Les amateurs de hockey du Québec ont toujours été extraordinaires à mon endroit, c'est sûr que c'est apprécié. [...] Je vais toujours écouter. Lorsque les Sénateurs m'ont joint, j'ai écouté ce qu'on avait à me proposer et j'ai eu une entrevue avec eux. Je vais toujours écouter ce qu'on a à m'offrir. »

D'autres entraîneurs ont été nommés par les amateurs. Gerard Gallant (6%), Guy Boucher (5%), Benoit Groulx (2%) et André Tourigny (1%) faisaient également partie des choix des amateurs. Le plus surprenant, c'est que plus du quart des répondants n'avaient aucune idée de qui devrait remplacer Claude Julien. En effet, 26% des 521 personnes questionnées ont affirmé ne pas savoir.

À la lueur de ces éléments, c'est à se demander pourquoi Geoff Molson ou encore Marc Bergevin n'a pas pensé à Patrick Roy pour remplacer Claude Julien. Il va de soi que le tempérament bouillant de Patrick Roy le précède. Quand on se souvient de sa prise de bec avec son vieil ami Joe Sakic lorsqu'il était au Colorado, disons que ça a du refroidir les ardeurs de Marc Bergevin et Geoff Molson. On le sait, Patrick n'a pas peur de prendre des risques! Il veut gagner coûte que coûte, et ce, peu importe le prix à payer!

Visiblement déçu que son directeur général Joe Sakic refuse de signer Alexander Radulov, cela a mis le feu aux poudres entre les deux hommes. Malgré tout, la relation serait bonne encore aujourd'hui avec son ancien coéquipier de l'Avalanche.

Marc Bergevin est un adepte des communications et de l'image de marque des Canadiens de Montréal et disons qu'un entraîneur-chef comme Patrick Roy, c'est comme un champ de mines à cet égard. On ne sait jamais ce qu'il risque de dire après une contre-performance de l'équipe. De plus, il aime être le centre d'intérêt de l'équipe.

D'un autre côté, le Tricolore s'est séparé peu à peu de cette longue tradition québécoise qui en a fait une concession historique par le passé. Le recrutement de joueurs québécois est devenu presque inexistant. Les Québécois ne font plus autant la fierté de l'organisation. Heureusement, il y a Jonathan Drouin.

Selon les résultats de Dominique Ducharme, Geoff Molson devra considérer si la venue du roi Patrick pourrait raviver cette flamme qui vit dans les partisans ou encore seulement raviver le sentiment d'appartenance des Québécois envers le club mythique qu'est la Sainte-Flanelle. Les générations plus vieilles se souviendront des Maurice Richard, Guy Lafleur, Yvon Lambert et tous ces autres Québécois qui ont fait la fierté de cette organisation centenaire.

Un Québécois francophone qui affiche une passion, c'est aussi ça l'identité que les amateurs veulent voir derrière le banc de leur équipe! Cette définition n'est pas unique à Patrick Roy, mais il n'en demeure pas moins que l'organisation pourrait être gagnante de le ramener dans le giron d'ici les prochaines années. Son départ a laissé un vide pour plusieurs amateurs de hockey. Le retour serait l'occasion parfaite pour renouer avec ces partisans.
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