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La petite histoire des bâtons de hockey sur glace d'hier à aujourd'hui


PUBLICATION

26 mars 2019  (20h47)
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Depuis la nuit des temps, les hommes pratiquent des sports impliquant un bâton.

Des archéologues ont, en effet, découvert, sur les murs d'une tombe, des reliefs d'hommes jouant avec un bâton recourbé et une balle.
Depuis les environs du XIIe siècle, les Irlandais jouent au hurling; un sport dont les rudiments s'apparentent au hockey et qui implique l'utilisation d'un bâton rudimentaire.
Un tableau de Pieter Bruegel le jeune intitulé « Paysage d'hiver » (1565) représente plusieurs joueurs sur une rivière gelée qui tiennent un bâton dont l'extrémité est recourbée.
Malgré ces faits historiques, c'est au Canada, plus précisément à Montréal en 1875, que le hockey moderne est né; notre sport national étant probablement la résultante d'une adaptation des différents jeux pratiqués par les immigrants européens venus s'établir en Amérique du Nord.
Le mot « hockey », pour désigner ce genre de sport, est attesté depuis 1785, mais le terme « hockie » existe depuis 1527.
L'étymologie du mot est incertaine, cependant elle pourrait dériver du vieux mot français d'origine germanique « hoquet » ou « hocquet » qui désigne un bâton de berger ayant la forme d'un crochet. Celle-ci pourrait aussi provenir du mot Iroquois « hoghee ».
Au début, les bâtons étaient courts et lourds. Ils ressemblaient davantage aux bâtons de hockey sur gazon.
Avec le temps, ils se sont cependant allongés, allégés et améliorés.

1 - Années charnières de la petite histoire du bâton de hockey :

- Début du XVIIIe : Invention du bâton de hockey par les Mi'kmaq, une Nation autochtone vivant en Nouvelle-Écosse, qui étaient les experts en la matière jusqu'à ce que le produit soit industrialisé durant les années 1930.
Le plus vieux bâton connu date du milieu des années 1830. Voici une annonce du bâton Mic-Mac publiée dans le catalogue Eaton de 1904 :
- Années 1920 : l'entreprise Hespeler a été l'une des premières compagnies à développer un bâton en bois confectionné en deux morceaux, le manche et la palette qui lui était collée.
Durant les années 1930 et 1940, ce type de bâton, comprenant deux ou même trois morceaux, était utilisé par la majorité des équipes de la LNH.
- Années 1950 : début de l'utilisation de la fibre de verre tout d'abord sur la palette avant de l'être sur tout le bâton. Ce matériau, en plus de les renforcer, a permis de créer des bâtons plus légers et plus abordables.
Stan Mikita et Andy Bathgate ont été les premiers à utiliser un bâton dont ils avaient courbé la lame.
Ce type de palette est rapidement devenu populaire auprès des autres joueurs de la LNH qui ont été de plus en plus nombreux à l'utiliser lorsqu'ils ont réalisé que cela leur procurait un avantage indéniable sur les gardiens.
Comme certains exagéraient la courbure, la LNH a commencé à en règlementer l'utilisation en 1967-1968. Le règlement 10 de la LNH, plus particulièrement les sections 10.1 et 10.2, décrit les normes des bâtons de hockey pour les joueurs et les gardiens.
Cette règlementation a eu une incidence majeure en 1993, l'année de la dernière Coupe Stanley du Canadien.
- Années 1990 : Arrivée du bâton d'aluminium dans la LNH. Plusieurs l'avaient utilisé déjà lorsque Wayne Gretzky, qui avait signé un important contrat pour utiliser le HXP 5100, a permis, à cause de sa notoriété, de populariser ce bâton.
- En 1995 : Entrée en scène du bâton de composite dont le principal avantage est d'être 33% plus léger que le bois. Actuellement 80% des bâtons vendus sont en composite.
- Depuis 2010, aucun joueur de la LNH n'utilise de bâtons de bois.

2 - Les dimensions :

- Le manche : 163 cm de long au maximum X 3 cm de largeur X 2.5 cm d'épaisseur. Le bâton des gardiens de but s'élargit sur les 71 derniers centimètres.
- La palette : 32 cm de longueur maximum X 7.5 cm de largeur X 5 cm d'épaisseur. Courbure maximum de 1.9 cm (3/4 po.). Chaque joueur peut l'entourer d'une bande adhésive. Aucune règlementation sur la façon de faire. Pour les gardiens : longueur de 39 cm X 9 cm de largeur.

3 - Les matériaux :

- Les bâtons de bois : Hêtre blanc, mais surtout tremble, en multi-couches avec des palettes en bouleau collées. Très solide, mais beaucoup plus lourd. Bonne résistance et durabilité aux chocs.
Aucun point de flexion. Demeurent plutôt raides ce qui limite les possibilités du joueur sur la glace. Agréables à manier. Utilisés surtout pour le hockey de rue et les patinoires extérieures.
- Les bâtons en composite : Fibres de carbone, fibres de verre, graphite ou Kevlar, parfois mélangé avec du bois. La fibre de carbone est plus légère, plus rigide, plus flexible que la fibre de verre, mais plus chère.
Bâton haut de gamme. Capacité à reprendre sa forme initiale après avoir reçu une pression sur un point de flexion ou un choc, ce qui confère au composite son côté performant. Plus fragiles que le bois, ils peuvent casser plus facilement.
Offerts en deux sous-catégories : les monopièces et les deux-pièces
- Monopièces : Aucune séparation ou joint entre la palette et le reste du bâton.
- Deux-pièces : Manche et palette sont séparés. Chacun peut donc être changé afin de s'adapter aux préférences du joueur ou aux circonstances (patinoire intérieure ou dans la rue par ex.).
Moins coûteux puisqu'il est possible, en cas de bris, de changer seulement la palette ou le manche.

4 - Autres faits importants :

A) Il y a des bâtons « droitier » et « gaucher ». Ceux-ci n'ont rien à voir avec le fait d'être gaucher ou droitier, mais avec lequel le joueur se sent le plus à l'aise.
B) Un bâton plus court permet un meilleur maniement et une meilleure protection de la rondelle. Habituellement préféré par les attaquants. Un bâton plus long augmente la portée pour intercepter les passes. Habituellement préféré par les défenseurs.
C) Chaque bâton a un point de flexion, le flex, qui est le poids requis pour faire plier un bâton de 3 pouces (7.62 cm). Chaque bâton a un flex différent. Il peut être en hauteur, centré ou plus près de la palette.
Le flex est classé différemment selon l'âge du joueur : enfant jusqu'à 8 ans, junior (8-12 ans), intermédiaire (12-18 ans et femmes) et sénior ( 4 catégories : souple, normal, dur, très dur).
Pour calculer le flex qui lui convient, un joueur doit diviser son poids par deux. Raccourcir le manche d'un bâton modifie son flex. Plus le bâton est court, plus il gagne en « flex » (dureté).
D) L'angle d'inclinaison de la palette varie entre 43, 45 et 47 degrés. Plus le joueur est grand, plus l'angle entre le haut de la palette et la glace sera grand. Inversement, plus le joueur est petit, plus il a besoin d'être près de la glace, donc plus l'angle sera petit.
E ) La courbe de la palette : Plus elle est élevée, plus il est facile de soulever la rondelle. Les palettes courbées sont préférées par les joueur offensifs désirant maximiser la hauteur de leur tir au filet.

5 - Combien les équipes de la LNH dépensent par année pour l'achat des bâtons ? :

Chez le Canadien de Montréal, mais aussi chez les autres équipes de la LNH, certains joueurs changent de bâton à chaque partie.
C'est le cas, entre-autres, de Jeff Petry. Andrew Shaw, au contraire, les utilise le plus longtemps possible. Brendan Gallagher, quant à lui, coûte plus de 16000$ par saison au Tricolore.
Chaque bâton coûte 200$
1 bâton par rencontre X 23 joueurs X 82 matchs X 200$ = 377, 200$ par saison
Ce montant n'est évidemment qu'une approximation. Le coût annuel est nettement plus élevé puisque le calcul ci-dessus n'inclut pas les bâtons utilisés durant les pratiques, les camps d'entraînement ou pour toute autre occasion.
Pour la LNH, il faut multiplier 377, 200$ X 31 soit 11, 693, 200$/ année au minimum. Ouf!
Les joueurs ont leurs bâtons favoris. Certains utilisent la même sorte depuis des années. C'est le cas de Shea Weber qui préfère les TotalOne de Bauer. Le problème, dans son cas, c'est que la compagnie a cessé de produire ce modèle depuis environ deux ans et demi.
Et, donc, plus le temps passe, moins il lui en reste. En fait, il ne lui en reste plus qu'une vingtaine au Complexe de Brossard et quelques-uns au Centre Bell.
Quand il a appris la mauvaise nouvelle, Weber a contacté les dirigeants de la compagnie Bauer pour tenter de les convaincre d'en reprendre la production.
Il n'a pas réussi, du moins jusqu'à maintenant, mais le capitaine du Bleu-Blanc-Rouge ne perd pas espoir de les faire changer d'avis. D'ici-là, il n'utilise ses précieux bâtons neufs que durant les matchs.
Pour les entraînements, il se sert de ses vieux bâtons de crainte de briser ceux qui lui restent. Espérons qu'il n'en manquera pas d'ici la fin de la saison surtout si le Canadien se qualifie pour la danse du printemps.
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