En janvier 2007, la centrale de recrutement de la Ligue nationale dévoile son premier classement des espoirs en vue du repêchage. Esposito voit son nom tout en haut de la liste. Meilleur espoir nord-américain.
Aussi bien dire du monde, car l'Europe n'avait pas d'aspirant sérieux au premier choix cette saison-là.
Voici son histoire,
* Telle que rapportée par Alexandre Pratt, via La Presse +
Toute son enfance, le hockeyeur de Mont-Royal a compté des buts, beaucoup de buts.
À 11 ans, il est invité à disputer des tournois dans l'Ouest canadien.
À 14 ans, il suit le chemin tracé par Sidney Crosby et déménage au Minnesota. Il s'inscrit dans la même école secondaire, Shattuck-St. Mary's, où il est surclassé midget AAA.
À 15 ans, surdoué, il imite son coéquipier Jonathan Toews et saute une année d'école. Les universités américaines se l'arrachent.
Esposito peut obtenir une bourse dans l'université de son choix. Il décide plutôt de rentrer au Québec pour rejoindre Patrick Roy avec les Remparts de Québec.
Jumelé à Alexander Radulov, il connaît une première saison junior exceptionnelle : il inscrit 98 points en 57 matchs, est nommé sur l'équipe d'étoiles des recrues de la Ligue canadienne, remporte la Coupe Memorial et la médaille d'or au Championnat du monde des moins de 17 ans.
À Québec, un des plus importants marchés de hockey junior du pays, Esposito devient la « saveur du mois. »
Suit sa deuxième année junior. Celle de ses 17 ans. Celle qui précède son repêchage par une équipe de la Ligue nationale.
Puisque Radulov avait fait le saut dans la LNH, Esposito devenait de facto la grande vedette des Remparts. Un défi arrivé trop vite pour lui.
En janvier 2007, la centrale de recrutement de la Ligue nationale dévoile son premier classement des espoirs en vue du repêchage. Esposito voit son nom tout en haut de la liste. Meilleur espoir nord-américain.
Aussi bien dire du monde, car l'Europe n'avait pas d'aspirant sérieux au premier choix cette saison-là.
Et c'est exactement ce qui s'est produit. En avril, Esposito tombait au huitième rang.
En juin, Esposito prend l'avion pour assister au repêchage à Columbus. Il est dans le brouillard. Malgré son statut de meilleur espoir seulement six mois plus tôt, il n'est même pas convoqué en entrevue par les clubs qui détiennent les trois premières sélections.
Il pense être choisi par la Floride (10e) ou la Caroline (11e). Ce ne sera pas le cas. Ce sont finalement les Penguins de Pittsburgh qui l'appelleront, au 20e rang. Une éclipse pour celui qui avait toujours été l'étoile la plus brillante.
Si la saison de 17 ans d'Esposito a été une tempête, celle de ses 18 ans sera un ouragan.
Sur trois saisons, sa production offensive passe de 98, à 79, à 69 points, alors qu'elle devait augmenter. « J'avais besoin d'un changement d'air. »
Son souhait est exaucé au printemps. Les Remparts l'échangent au Junior de Montréal. Esposito se rapproche de la maison. Il se retrouve entouré de trois jeunes entraîneurs : Pascal Vincent, Dominique Ducharme et Joël Bouchard.
À 19 ans, dans un nouvel environnement, Esposito reprend confiance en lui. Il reçoit une invitation d'Équipe Canada pour le Championnat du monde junior. Il refuse d'y aller, car il craint un quatrième rejet.
Vincent le convainc de revenir sur sa décision et de tenter sa chance. Esposito est finalement sélectionné. Il commence le tournoi sur le quatrième trio.
Il disputera la finale sur le premier, à l'aile de John Tavares, et comptera même le but gagnant pour la médaille d'or.
L'étoile retrouve son éclat. Son nouveau club dans la LNH, les Thrashers d'Atlanta, est satisfait de sa progression. Mais dans un match contre les Tigres de Victoriaville, Esposito se déchire le ligament croisé d'un genou. « Là, ma carrière a fait un 180 degrés. »
Après six mois de réadaptation, contre l'avis de son entraîneur, le jeune attaquant tente de précipiter son retour au jeu dans la Ligue américaine. Il se blesse aussitôt.
Esposito subira d'autres blessures graves. Il accumulera les points Aéroplan au fil de ses déménagements : San Antonio, Cincinnati, la Finlande, Milan, Bolzano, Cortina, la République tchèque.
Il est rentré à Montréal il y a deux ans. Il aura 30 ans dans quelques jours. Sa carrière est maintenant terminée. L'ancien espoir numéro un n'a jamais atteint la Ligue nationale.
Visiblement en paix avec le hockey, Esposito termine l'entrevue avec un conseil pour les jeunes espoirs de 17 ans.