Un cadeau de Noël empoisonné pour les contribuables de la Ville de Québec?

Publié le 4 décembre 2020 à 10h37
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Le coût social de la pandémie est réel. L'une des régions les plus touchées par la deuxième vague de la COVID-19 au Québec, la Capitale-Nationale, dont la Ville de Québec fait partie, vient de recevoir une autre mauvaise nouvelle dans les dernières heures.

Selon l'entente réalisée entre Québecor et la Ville de Québec en 2011 pour l'arrivée du Centre Vidéotron, les contribuables de la deuxième ville en importance au Québec ont dû payer la coquette somme de 2,5 millions de dollars pour le déficit d'opération de l'année financière 2019. C'est ce qui a été annoncé par l'ensemble des médias du Québec jeudi.


Plusieurs internautes qui résident dans la Ville de Québec n'ont pas manqué l'occasion de critiquer cette entente. Pour eux, le seul responsable est le maire Régis Labeaume. Voici un exemple des propos dirigés à l'endroit du maire actuel.



« La Ville s'est engagée à supporter 50 % du déficit d'opération encouru par QMI Spectacles inc. au cours d'un exercice financier donné, sans toutefois excéder le loyer de base payable par QMI Spectacles », explique-t-on dans un sommaire décisionnel rendu public jeudi.

À la défense de l'entrepreneur Pierre-Karl Péladeau, la présentation de spectacles de divertissement permet des retombées économiques majeures pour l'industrie touristique de la Capitale-Nationale. En 2018, le spectacle du groupe célèbre Iron Maiden avait fait en sorte que plus de 4 000 Américains s'étaient précipités dans la Capitale-Nationale pour assister à ce spectacle. Les hôteliers et restaurateurs de la région s'étaient réjouis à l'époque des retombées de la venue de l'un des plus célèbres groupes de métal au monde.

De plus, il est important de savoir que ce sont des employés de la Ville de Québec qui travaillent dans les concessions alimentaires lors des spectacles, avec un salaire bien plus intéressant que si c'était rémunéré par le privé. Dans ce sens, les conditions des employés sont à prendre en compte.

Les exemples demeurent encore nombreux. Il va de soi que la construction d'un amphithéâtre comme le Centre Vidéotron était nécessaire pour remplacer le Colisée Pepsi, qui tombait en ruine. De plus, la venue d'une équipe de la Ligue nationale de hockey est toujours dans les cartons des acteurs liés au projet.

Un audit financier réalisé par l'une des quatre plus grandes firmes de comptabilité au monde, Ernst & Young, a démontré que l'entreprise détenue par Pierre-Karl Péladeau a réalisé un déficit d'opération. De cette façon, la Ville de Québec avait l'obligation de verser un chèque de 2,5 millions de dollars à l'entreprise qui détient le Centre Vidéotron.En gros, la Ville de Québec paie le loyer de l'amphithéâtre. Il va de soi que le chéquier doit être prêt en vue de la prochaine année, puisque le Centre Vidéotron a été fermé depuis le 13 mars, date à laquelle le Québec a décrété l'état d'urgence sanitaire en raison de la pandémie de la COVID-19.

Récemment, le Centre Vidéotron a accueilli sept formations de la Ligue de hockey junior majeur du Québec pour l'organisation d'une bulle où les équipes ont pu disputer six parties en moins de deux semaines. Aucun spectateur n'était autorisé dans l'enceinte de l'amphithéâtre. Les protocoles sanitaires mis en place par Gilles Courteau et son équipe ont permis de faire de l'événement une réussite. La tenue d'un deuxième tournoi dans la ville bulle est envisagée après le temps des Fêtes.
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