Un Québécois derrière les succès des Stars de Dallas

Publié le 26 septembre 2020 à 10h37
PAR DAVID ARMONI

Le Québec est un terreau fertile quand vient le temps de parler du monde du hockey. Quand on pense aux entraîneurs, aux gardiens de but et aux joueurs qui ont été façonnés dans les structures de Hockey Québec, il y a de quoi être fiers comme Québécois. Cette religion qui se fait sentir à l'année longue depuis plusieurs décennies entraîne des ascensions pour le moins surprenantes.

C'est le cas d'un ancien étudiant en psychologie de l'Université du Québec à Montréal, Alex Lepore. À 45 ans, ce psychologue de formation a monté les échelons rapidement. Il est maintenant l'une des pièces maîtresses du succès des Stars de Dallas au repêchage ainsi que sur le marché des transactions.

Il est passé de psychologue à dépisteur et spécialiste des statistiques avancées. Quand on connait la culture du hockey et de la Ligue nationale de hockey, l'histoire d'Alex Lepore détonne. Bien qu'il n'ait jamais joué une seule partie de hockey dans le junior majeur, ce dernier évolue maintenant dans l'enceinte d'un club de la LNH. Il a tout de même tenté sa chance en France à l'âge adulte. À ses yeux, il s'agissait de l'équivalent d'une équipe junior AA dans Dollard-des-Ormeaux.

C'est du moins ce que rapporte le journaliste de La Presse, Alexandre Pratt.



« La psycho, j’adorais ça. Puis je suis tombé sur un programme à Concordia. Études avancées en administration du sport. Ça avait l’air cool. J’ai poursuivi là-dedans », a révélé Alex Lepore en entrevue.

Après son cheminement académique, il a obtenu une entrevue avec les Sénateurs d'Ottawa. Le responsable de son entrevue est un visage bien connu du Tricolore. Il s'agit de Trevor Timmins. Il commence ainsi son stage en juin 2001. Le compte de fées se poursuit. À peine trois semaines après son arrivée avec les Sénateurs, il est invité à assister au repêchage de la LNH. Il est témoin de la transaction du visage bien connu de l'équipe, Alexei Yashin.

« … Je remplissais des trucs à l’ordinateur, s'est-il souvenu. Je pense que Trevor voulait que j’apprenne vite. »

À peine un mois après le repêchage, on lui demandait d'enfiler les patins pour assister l'équipe d'entraîneurs au camp des recrues de l'équipe. Pas besoin de dire la surprise qu'il a vécue.

« Je n’avais jamais joué pro. Même pas dans le junior majeur. Et là, je me retrouvais à donner des instructions à notre choix de premier tour, Jason Spezza. C’était surréaliste! »

Après quelques années dans l'enceinte des Sénateurs d'Ottawa, la direction de l'équipe subit les contre-coups des échecs récents. En 2008, il s'entend avec les Stars de Dallas. Brett Hull et Les Jackson, les deux nouveaux dirigeants à ce moment, ont donné sa chance à Alex Lepore comme dépisteur, puisque l'équipe n'avait pas de dépisteur au Québec.

« Je suis allé voir un match à Shawinigan. Je leur ai envoyé mon rapport. Le lendemain, ils m’ont rappelé. Ils m’ont dit de réserver un vol pour la semaine prochaine vers Los Cabos [au Mexique]. Faut que tu sois là, on a une réunion de dépisteurs », a-t-il raconté à La Presse.

Après cinq ans comme dépisteur des Stars dans la LHJMQ, Jim Nill, le directeur général des Stars de Dallas, lui offre le poste de dépisteur professionnel à Montréal. Sept ans plus tard, il occupe toujours ces fonctions. En plus de cette fonction, on lui a donné la responsabilité de coordonnateur des statistiques avancées.« Les statistiques m’aident beaucoup dans mon travail de dépisteur. Quand tu vois certains chiffres, tu te dis que tu as peut-être raté quelque chose lors de ta première évaluation. Ça te force à retourner voir un joueur. Ça peut aussi infirmer ou confirmer un biais que tu peux avoir comme dépisteur », a expliqué ce dernier.

On peut affirmer sans l'ombre d'un doute que le travail d'un Québécois a joué un rôle aussi mineur qu'il soit dans l'ascension à la finale de la Coupe Stanley 2020.
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