Le contrat liant TVA Sports et la LNH en danger?

Publié le 11 mai 2021 à 14h03
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Le président et chef de la direction du conglomérat Québecor Pierre-Karl Péladeau doit se réjouir du résultat de la rencontre présentée par son compétiteur Bell lundi soir, alors que les Canadiens de Montréal ont obtenu leur billet pour les séries éliminatoires 2021.

Quelques heures avant le match, Groupe TVA présentait ses résultats financiers du premier trimestre et l'ambiance était bien loin d'être festive, puisque le déficit d'opération se chiffrait à une perte nette de 4,5 millions de dollars uniquement pour les trois premiers mois de l'année 2021.


Le plus important organe de presse de la province a justifié ses pertes en raison de deux éléments directement liés à la chaîne sportive TVA Sports. D'abord, le calendrier condensé de la LNH et l'horaire prévu a fait en sorte que les revenus ont été revus à la baisse, ce qui a occasionné un déficit opérationnel plus important qu'anticipé.


Grâce à l'augmentation de façon importante des revenus liés à la publicité gouvernementale pour le respect des mesures sanitaires, l'entreprise détenue par celui qu'on surnomme PKP a affiché une hausse des revenus d'exploitation.

Entre les lignes, on comprend que le chef de la direction commence à trouver lourd le contrat qui lie Groupe TVA et le diffuseur francophone qui a acheté les droits de télédiffusion francophone au Canada, Rogers. L'entreprise de télécommunications Rogers avait déboursé 5,2 G$ pour un contrat de 12 ans.

Rogers a ensuite revendu une partie du contrat à TVA Sports et l'autre partie à Bell, entreprise qui détient la filiale RDS. À cela, il faut ajouter le diffuseur public de la Société Radio-Canada, diffuseur francophone des parties des autres formations canadiennes aux quatre coins du Canada.

Les lois fédérales obligent la diffusion dans les deux langues officielles du Canada pour les provinces canadiennes, où il y a une minorité francophone. C'est donc dire que Radio-Canada diffuse en français les parties des Jets de Winnipeg, des Flames de Calgary, des Oilers d'Edmonton, des Canucks de Vancouver, des Maple Leafs de Toronto et des Sénateurs d'Ottawa.

Pierre-Karl Péladeau avait un plan bien précis quand il s'est entendu avec Rogers pour acquérir les droits de télédiffusion de 22 parties les samedis soirs ainsi que l'exclusivité des parties en séries éliminatoires, il rêvait au déménagement d'une formation au Centre Vidéotron à Québec. Le retour des Nordiques aurait été une mine d'or pour l'homme d'affaires. D'abord, l'amphithéâtre appartient en partie à Québecor. Des revenus d'exploitation pourraient être générés advenant le déménagement d'un des 31 clubs du circuit Bettman.

Le contrat entre la LNH et Groupe TVA lie les deux parties jusqu'à l'issue des séries en 2026. Si la tendance se maintient, il ne serait guère surprenant que Pierre-Karl Péladeau sorte de l'entente actuelle avec une technicalité juridique en raison des pertes financières majeures enregistrées depuis la création de TVA Sports. Chaque année, la filiale du Groupe TVA représente une épine dans le pied de la direction. Les revenus sont inférieurs et les dépenses sont supérieures au budget prévisionnel. Disons qu'il n'est pas nécessaire d'être comptable pour comprendre que la situation de la chaîne TVA Sports est critique.
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