Bâtir sur la première moitié du match d'hier, la mission du Canadien

Publié le 26 février 2021 à 14h55
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Pour plusieurs, le match d'hier soir sera conservé dans les annales comme une autre défaite du Canadien, sa quatrième de suite et sa sixième dans ses sept dernières sorties. Les faits demeureront, mais il serait inapproprié de ne s'en tenir qu'au résultat, car le Tricolore a connu une bonne entame de rencontre sur laquelle il peut bâtir pour la suite des choses.

En début de match, les joueurs étaient transportés par l'énergie du renouveau et c'était à prévoir. Ils voulaient faire une bonne première impression et ils ont réussi. Malgré une confiance chambranlante, la formation dirigée par Dominique Ducharme a réussi à s'imposer aux bons moments et à s'offrir une avance de 2-0. L'analyse pourrait s'arrêter ici et ne dire que ces buts ne sont que le fruit de l'emballement généré par le changement d'entraîneur, mais la réalité est toute autre.

Lors des trente premières minutes sur la patinoire du Bell MTS place, l'empreinte de la philosophie de Ducharme s'est fait ressentir et elle a servi la cause de Montréal. Plus de sorties de zone et de transitions par le centre, de la pression du 3e attaquant sur les ailiers, et finalement des décisions osées qui ont rapporté.

Sur le premier but de Joel Armia, Alexander Romanov aurait pu envoyer la rondelle dans le coin de patinoire pour que le joueur finlandais puisse s'en emparer. Au lieu de cela, il s'est déplacé latéralement, a été patient, a repéré Armia et l'a rejoint avec une passe audacieuse en utilisant le corridor central. Résultat des courses, 1-0 CH.


Comme l'a bien expliqué Guy Boucher à RDS au premier entracte hier, Ducharme a préconisé une pression du troisième attaquant sur l'ailier plutôt que celle du défenseur. Par le fait même, les défenseurs reculent et se préparent à la prochaine phase de jeu. C'est une stratégie plus sécuritaire, mais qui devrait aider une équipe qui a de la difficulté en repli défensif. Contre Ottawa, Drake Batherson, notamment, avait profité d'une erreur de positionnement de Jesperi Kotkaniemi pour ouvrir la marque.

Finalement, lorsque Josh Anderson est tombé au combat, Dominique Ducharme aurait pu demander à Tyler Toffoli de compléter le trio de Nick Suzuki et à Armia de jouer aux côtés de « KK ». Après tout, Toffoli avait déjà 12 buts à son actif. Mais non, il a opté pour le Finlandais, qui connaissait une excellente première période et sa décision a rapporté des dividendes. Ce ne sera pas toujours le cas, bien évidemment, mais parfois, un geste osé peut changer l'issue d'une rencontre positivement, parlez-en à Tyler Steenbergen.

Ces trois nouveaux éléments amenés par Ducharme ont propulsé le Tricolore en avance et une confiance s'installait peu à peu, si fragile soit-elle.

Tout s'est écroulé par la suite et les mauvaises habitudes ont refait surface. Après un premier vingt sans pénalité, le CH a visité le cachot à quatre reprises, Carey Price n'a pas été assez bon, les revirements et les erreurs d'affectation en territoire défensif ont été trop nombreux et la confiance gagnée s'est envolée.

Rome ne s'est pas bâtie en un jour. La mentalité de Ducharme prendra un certain temps avant de s'installer, mais si le Canadien bâtit sur la première moitié du match et joue soixante minutes de cette façon, le vent pourrait tourner. À cette nouvelle vision devra s'ajouter une meilleure performance des leaders de l'équipe. Présentement, ils ne répondent pas à l'appel et la situation doit changer pour éviter de s'enliser davantage au classement.
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